Gréement dormant – Des contrôles de bon sens avant de prendre la mer !

16 juillet 2019

La sécurité du mât et donc du bateau tout entier, repose sur le gréement dormant et sur tout un accastillage qui peut s’user, se corroder et sur lequel il faut garder un oeil attentif… Band of boats lève les yeux avec vous !

Le mât et le gréement dormant, haubans et étai, méritent d’être inspectés périodiquement par un chantier ou un gréeur professionnel. Dans l’intervalle, il est des vérifications et des précautions de bon sens qui assurent de naviguer en confiance et permettent à chacun d’éviter les causes les plus fréquentes de démâtage.

 

 

1. L’oeil à tout !

La première inspection est visuelle et concerne le tube proprement dit : si le montage est mal isolé, il se crée une électrolyse entre l’aluminium du mât et l’inox de l’accastillage et de certains rivets ; ce qui corrode et fragilise le mât. Surveillez en particulier les ancrages des barres de flèche, du vit de mulet, du tangon, mais aussi et on y pense moins, les rivets de pied de mât qui baignent plus souvent dans l’eau salée. Pour une véritable inspection, soulevez les protections anti-ragage des ridoirs et barre de flèche, qui sont autant de pièges à sel et peuvent masquer bien des misères.

Profitez de cette revue de détail pour lubrifier les axes des réas et la ralingue de Grand-voile ; le gain en agrément est tel que vous ne manquerez plus jamais cette étape !

2. Serti, serre-t-y pas ?

Quelle que soit la technologie employée pour les haubans, l’acier qui les compose fatigue à la longue. Sur un câble inox, un gendarme est le signe certain qu’il doit être impérativement remplacé. Il est difficile de juger visuellement de l’état d’un sertissage, mais certains signes doivent vous alerter : un fil mâché ou coupé au ras du raccord, ou un coude à ce niveau sont autant de fragilités qui imposent de remplacer le fautif. Surtout après un re-mâtage, assurez-vous, que les haubans sortent du mât avec un angle convenable, signe que le raccord est bien positionné et donc que l’effort est bien orienté.

étai

3. Réglage, face et profil !

Un mât bien réglé est gage de performance, de sécurité et de durabilité ! Avant toute chose, vérifiez que vos ridoirs sont bien équilibrés, c’est à dire que la même longueur de filetage entre dans la cage, en haut et en bas. Profitez de cette inspection pour les lubrifier soigneusement. Si un ridoir devait vraiment se coincer, il faudrait le couper au prochain démâtage, ce qui, sur un gréement sous tension, présente quelques dangers ! Depuis le pied, visez la tête de mât en suivant de l’oeil, la ligne de la ralingue. Elle doit être parfaitement droite sur le plan latéral. Si un ajustement devait être apporté, agissez d’abord en détendant, quitte à équilibrer la tension par la suite. En longitudinal et sauf exception, le profil doit être rectiligne au repos, mais surtout sans cintre vers l’avant. A ce sujet, sur un bateau doté d’un palan de pataras, on vérifiera que le réglage, ou une butée interdisent de laisser filer la tête du mât vers l’avant !

4. Bien assurés !

Les ridoirs et leur quincaillerie, axes, goupilles, anneaux brisés et autres contre-écrous sont à eux-seuls, les garants de votre sécurité ! Un ridoir sous le vent qui se dévisse et au premier virement de bord, le mât tombe ! Une fois réglés, les ridoirs doivent être assurés par leurs contre-écrous, une goupille, ou un fil inox. C’est indispensable ! Pour les bateaux transportables et qui démâtent souvent, il existe les très pratiques goupilles Blue wave amovibles sur bande Velcro. Qu’ils doivent ou non être facilement démontables, ces goupilles ou anneaux brisés seront l’objet d’une attention maniaque ! Aucune usure ou déformation n’est admissible : trop de responsabilités pèsent sur les épaules de ces petits bouts de métal ! Pour plus de sécurité et pour éviter les accrocs aux voiles on les protégera à l’aide de bande vulcanisante, autrement plus durable que le Chatterton d’électricien.

Haubans, pataras… mais quid de l’étai ?
Celui-ci est très souvent caché sous l’enrouleur et difficile à inspecter. C’est pourtant lui qui reçoit le plus gros des efforts ! Prenez donc garde à un enrouleur fatigué et qui forcerait sur le câble. Assurez-vous que tout tourne sans encombre et en cas de souci que vous ne sauriez résoudre, n’hésitez pas à consulter un professionnel. C’est d’ailleurs souvent ainsi, le nez en l’air et en mesurant la somme de ce qui pourrait faillir, que l’on se promet de déposer le mât à l’hivernage pour une véritable révision. Une saine précaution, qui fera de l’inspection de début de saison, une simple formalité !

L’article est rédigé par Olivier Chauvin

1 Comment

  1. Raoul

    Merci Olivier, pour ces recommandations simples. Le coup des bandes vulcanisantes. . Je suis en Afrique. Les bandes vulcanisantes vas-y, .. Autant demander à un imam de manger des ribs.. C’est trop bon les ribs. Je suis en Gambie. C’est incroyable la détérioration des métaux ici..

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